| Südl. Eigerjoch participants: Alexandre Alpes Bernoises cartographie: OFT 292 physique mediocre, psychis mediocre conditions mediocre, terrain neige, ciel peu nuageux, cotation: PD+ II style: alpin dénivelé: [+914] [-914] 1828m 11ptsar Consultez les photos [03-10-2007 15:00] -Jungfraujoch (3464m) [03-10-2007 15:30] -Obers Moenchsjoch (3627m) [03-10-2007 17:30] -Unders Moenchsjoch (3529m) [03-10-2007 18:00] -Berglihütte(3299m) REFUGE [04-10-2007 11:00] -Berglihütte(3299m) REFUGE [05-10-2007 08:30] -Berglihütte(3299m) REFUGE [05-10-2007 09:30] -Unders Moenchsjoch (3529m) [05-10-2007 11:15] -Südl. Eigerjoch (3747m) [05-10-2007 13:20] -pt4050 Mönch Nordostwand(4050m) [05-10-2007 13:21] -pt3850 Mönch Nordostwand(3850m) [05-10-2007 16:00] -Obers Moenchsjoch (3627m) [05-10-2007 16:30] -Jungfraujoch (3464m) [Berglihütte|03-10-2007 18:00] - Il y a 30-40 cm de fraiche. on passe la Monchhuette sans s'arrêter. Un guide est sa cliente revient de l'eiger. On prend l'arête jusqu'au col. Tjs pas de cabane en vue. On descend sur la crête. Alex tâte deux crevasses puis arrivé a un petit pic rocheux on aperçoit la cabane juste au dessous. Magnifique, tout d'époque. Le temps se couvre et il se met à neiger. [Berglihütte|04-10-2007 11:00] - C'est 20cm de fraiche qui sont tombé dans la nuit et il neige toujours. Je sais que le programme est foutu. On nettoie le refuge à fond, alex coupe du bois pour tout l'hiver. Journée nettoyage. Le soir les nuages passent. [Berglihütte|05-10-2007 08:30] - Il y a eu du vent pendant la nuit et deux grosses avalanches m'ont réveillé en pleine nuit, j'ai cru que le refuge partait avec. Je traine les sabots, ça colle pas vraiment. On décide de partir quand même et de voir. [Südl. Eigerjoch|05-10-2007 11:15] - Trace pénible il fait chaud et beau. On décide de pousser jusqu'au pied de l'arête NW là Alex veut tenter le sommet. Ok on décide de partir dans la face pour éviter l'arête et son précipice. [pt3850 Mönch Nordostwand|05-10-2007 13:21] - On montait bien, à 13h15 on est a 50m du sommet. J'ai pris la face. Un voix me dis de rejoindre l'arête mais je veux sortir la face. Je tente le coup malgré les signes négatifs, neige accumulé, versant nord, vent. Et soudain un woum léger, je m'arrête, j'entends Alex crier. Alors que je lève les yeux je comprends en voyant devant moi la fissure du manteau qui se créer. Je me jette en avant et plante les piolets sur la lèvre supérieur. ça tient, j'arrive a ne pas partir avec la neige qui s'échappe sous mes pieds. Derrière je sent Alex lutter et je l'entends. Je suis sauvé. Soudain la corde se tend. Alex hurle qu'il ne peux pas tenir, je comprends que si j'ai pu m'accrocher lui ne peut pas résister à la masse de neige. Il est emporté. je pense que je vais rester seul, que je vais pouvoir le retenir. Mais la corde se tend violemment et m'arrache littéralement. Je fais un bon en arrière, et c'est la chute, la glissade qui commence. Je pense alors que c'est mal partie, la peur de tout montagnard et face à nous. La glissade c'est transformé en chute, je me retourne puis je tente de ralentir avec mes piolet la dégringolade. Il faut a tout pris qu'on puisse rester en haut de la masse de neige. J'arrive à sortir de la neige mais la corde se tend et me propulse à nouveau dans le vide, je frappe la paroi en tout sens. je vois mes piolets gicler en tout sens et venir me frapper. Je retente un rattrapage il faut que je fasse tout pour qu'on se retrouve au dessus de la neige c'est notre dernière chance afin de ne pas finir étouffé par la neige. Je récupère mes piolet je me retourne et recommence à rayer la paroi glacé sous moi. Je me bat comme un diable aux prises avec un géant. Cette fois je m'aide des crampons et ça marche un instant mais la corde me déséquilibre et mes crampons s'accroche c'est le plongeon. Ma tête se fracasse contre la glace je ne suis plus qu'un pantin et c'est l'accélération fulgurante. C'est fini je suis plus que le spectateur privilégié de ma propre chute et je suis pas seul. Je pense que tout fini là et que cela avait été bien beau. J'attends plus que les chocs cesse, que j'entende un crac final. Soudain je m'envole il n'y a plus de chocs je vole. Enfin la fin, et c'est l'atterrissage sur de la poudreuse. Je suis encore vivant et on va bientôt s'arrêter. Je me retrouve assis à coté d'alex. Il y a du sang. Il me regarde ahuri. On est vivant. Mais dans quel état? Personne n'ose bouger on savoure la vie avant d'affronter les blessures. Derrière la face, 200m à 50. [Jungfraujoch |05-10-2007 16:30] - Le retour sera long et douloureux, j'ai la hanche explosé. On est au milieu de touristes japonnais qui nous dévisagent avec si peu d'intérêt. Quel décalage, à peine deux heures de-là, nous luttions à mort dans un combat perdu d'avance et pour nous l'aventure de l'existence semblait devoir s'arrêter là. La vie, la mort sont si proches, l'homme ne peut-il se sentir vivant qu'en flirtant de l'un à l'autre? Je marche vers le train du retour. Sans le savoir, je viens de vivre, je viens de prendre en pleine gueule, la plus grande des leçons de montagne. Elle restera là, tapis au fond de mon être, cachée et prête à ressortir au mauvais moment. Si jamais elle prends le dessus, elle immobilisera mes pieds au plancher bloquant à jamais ma volonté de grimper. Si voulant la fuir je refuse la leçon, la rejetant obstinément, elle reviendra me rappeler à l'ordre une dernière fois, afin de sanctionner l'erreur de ne pas avoir su écouter. Alors que je rentre, j'appréhende déjà les conséquences de cette leçon. Plus jamais une pente de neige ne sera plus pareille et un long travail m'attends. |
||